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Crédit bancaire : parcours du combattant ou promenade de santé ?

Vous souhaitez vous mettre à l’alpinisme. l’Everest vous tente. Seulement voilà, vous partez la fleur au fusil, vous n’avez même pas songé vous dégourdir les jambes dans le Jura ou le Mont-Blanc. Pour couronner le tout, vous vous lancez dans votre ascension tongs aux pieds… Inutile de poursuivre, vos chances sont minces d’arriver au sommet. Pour obtenir un crédit de votre banque, c’est un peu la même chose. Non, le crédit n’est pas réservé aux PME et aux groupes internationaux. Que vous soyez travailleur indépendant ou à la tête d’une TPE, votre banque peut vous accorder un crédit. Encore faut-il un minimum de préparation. Rappel de quelques points fondamentaux.

1. Gardez à l’esprit que votre banque n’aime pas prendre de risques. Et au-delà des chiffres, votre attitude face à votre interlocuteur (le plus souvent, il s’agit du chargé d’affaires qui a le ou les comptes de votre activité en portefeuille) doit jouer en votre faveur. Inutile d’enjoliver les choses ou de raconter une histoire à dormir debout. En revanche, avoir une approche positive, lucide, constructive est un vrai plus. Si vous avez confiance dans votre présentation, voilà un premier obstacle de franchi. Car si le crédit est bel et bien un produit, votre chargé d’affaires, lui, devra à son tour le « vendre à l’étage au-dessus ».

2. Anticipez. Plus vous ferez votre demande tôt, plus vous aurez de chances d’obtenir votre crédit. Votre banque n’aime pas l’urgence. On parle ici d’un besoin de financement, pas d’une facilité de caisse pour palier un soucis de trésorerie ponctuel. Présenter votre demande le plus tôt possible est rassurant pour votre banque et stratégique pour vous.  

3. Parlez crédit avec votre expert-comptable : une nécessité. S’il y a bien une personne pour vous aider en amont, c’est votre expert-comptable. D’une part, il connait votre activité et vos bilans. D’autre part, il peut vous aider à calculer le montant le plus juste dont vous aurez besoin. Votre expert-comptable pourra aussi, le cas échéant, vous accompagner lors de votre rendez-vous avec votre banque et vous épauler dans la négociation.

4. Préparez votre dossier. Demandez à votre banquier les pièces dont il aura besoin pour étudier votre demande. Il voudra au minimum les deux derniers bilans de votre activité. Préparez-lui un business plan détaillé de l’utilisation des fonds. S’il ne vous le demande pas, fournissez-le malgré tout. 

4. Négociez. Le taux de votre crédit ? Non mais les frais de dossier oui ! Et en général, il y a de fortes chances que ces frais vous soit offerts.

5.  Vous n’avez pas d’apport ? Ce n’est pas rédhibitoire. Tout dépend du montant que vous souhaitez emprunter. Mais si votre banque juge que le montant de crédit demandé est important au regard de votre chiffre d’affaire, elle vous demandera un apport au financement.

6. Protégez-vous : refusez d’engager vos biens personnels comme garantie de votre crédit. Si ce n’est pas déjà le cas, faites une déclaration d’insaisissabilité auprès de votre notaire. La démarche est peu coûteuse et pourra, en cas de défaillance, protégez vos biens personnels.

En conclusion, obtenir un crédit de votre banque, ne doit pas se transformer en parcours du combattant. Cela étant dit, ce n’est pas non plus une « promenade de santé ». Si malgré tout, votre banque vous refusait un crédit, la concurrence bancaire existe. Et d’autres possibilités de financement s’offrent à vous. On vous en dit plus ici-même, sur notre blog, très prochainement !

 

Jeux de hasard

REMUNERATION DU DIRIGEANT : la Bonne Paye, ce n’est pas un jeu d’enfant

Que celles et ceux qui se souviennent avec émotion avoir joué à La Bonne Paye lèvent le doigt. Ce temps béni où d’une partie à l’autre vous pouviez tout perdre puis tout gagner en comptant uniquement sur la chance est révolu.

En tant que dirigeant d’entreprise (ou futur dirigeant) il est primordial de bien choisir son mode de rémunération. Et face à la fluctuation des amendements, cela peut vite tourner au casse-tête.
La mission de votre expert comptable est de vous conseiller en fonction de votre situation personnelle, de vos objectifs et de votre âge. Cela parait limpide sur le papier. Dans les faits, il est important d’arbitrer ensemble la situation la plus précise et juste. En prenant en compte, une multitude de paramètres annexes.

Parmi les questions du moment, on peut en citer deux.

Vaut-il mieux créer une SAS ou une SARL ?

D’après l’INSEE, en 2014, plus d’une société créée sur trois est une SAS. Si en terme de création, les Sociétés à Responsabilité Limitée restent majoritaires, leur part continue de baisser. Les Sociétés par Actions Simplifiées poursuivent leur attrait. En d’autres termes, la question qui en découle est la suivante :

Vaut-il mieux être salarié d’une SAS ou gérant majoritaire de SARL ?

L’option gérance majoritaire emporte encore (pour l’instant) une baisse des cotisations sociales.
En contrepartie, il y a une réduction substantielle des prestations sociales.
A prestations identiques, et donc à coût égal pour votre entreprise, en 2015, le choix n’est pas si évident. En effet, il faut compléter les prestations prévoyance d’une part, mais aussi et surtout les prestations retraites d’autre part. Les cotisations à des régimes complémentaires risquent de réduire, voire d’annuler l’avantage financier initialement envisagé. La décision doit donc se prendre au cas par cas sur les conseils de votre expert-comptable.

Autre sujet du moment, quid des charges sociales sur les dividendes de SA (Société Anonyme) et de SAS (Société par Actions Simplifiées) ?
Dans la loi de financement de la Sécurité Sociale 2015, un amendement étend aux dirigeants majoritaires de SA et SAS affiliés au régime général le dispositif d’assujettissement social des dividendes existant dans les régimes des travailleurs indépendants non agricoles et agricoles.
Le seuil de 10 % du capital social au-delà duquel ces revenus sont pris en compte pour les revenus d’activité n’est pas modifié.

Bon à savoir : seule est soumise à des cotisations sociales la part des dividendes versés à un dirigeant lorsque ce dernier détient plus de 50 % au capital de la SA ou de la SAS, et ce pour la seule part des dividendes qui excède 10 % du capital social…

Vous voyez, tout compte fait, La Bonne Paye, c’était quand même un vrai jeu d’enfant !